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© Patrick Dagonnot

23 septembre 2016

7es Assises Nationales de l’Aide à Domicile : Boistard se fâche

Cette semaine, EHPA Presse a créé l’événement lors des 7èmes Assises Nationales de l’Aide à Domicile qu’organisait le Journal du Domicile. Alors que tous les acteurs professionnels – Adessadomicile, le Synerpa domicile, l'Unccas, la Fnaafp-CSF, la FESP, UNA, La Fedesap, l'ADMR et la Fepem – étaient présents, la secrétaire d’Etat chargée des Personnes âgées et de l'Autonomie, Pascale Boistard est venue avec « du lourd » dans sa besace.

Depuis 2010 que se tiennent chaque mois de septembre les Assises Nationales de l’Aide à Domicile, elles sont ouvertes par le Ministre en exercice et un président ou vice-président de l’ADF. Si cette année, l’Assemblée des Départements de France s’est faite porter pâle – comme à peu près dans tous les colloques depuis un an – la Ministre, elle, n’est pas venue pour ne rien dire.

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Pascale BOISTARD, Secrétaire d’État auprès de la ministre des Affaires sociales et de la Santé, chargée des Personnes âgées et de l’Autonomie, aux Assises nationales de l’Aide à Domicile, le 19 septembre 2016.


 
En plein climat de tension entre le Gouvernement (de gauche) et l’Assemblée des départements de France (ADF) présidée depuis 2015 par la droite, l’allocution de la Ministre était très attendue. Et Pascale Boistard a décidé d’emblée d’envoyer du bois… en jugeant que la campagne menée actuellement par l’ADF sur le prétendu désengagement de l’Etat était « mensongère et honteuse » et menée « à des fins purement électoralistes ».
Elle a voulu au contraire rappeler l’« engagement fort du gouvernement » dont les réformes, entièrement financées par l’Etat, ne pèsent pas sur les Départements. A 200 jours du premier tour des élections présidentielles, le ton est donné.
Mais la secrétaire d’Etat était venue aussi avec quelques scoops.
Elle a d’abord évoqué l’abondement du fonds d’appui aux bonnes pratiques et d’aide à la restructuration des SAAD. Doté initialement de 25 millions d’euros, il le sera désormais à hauteur de 50 millions. Un doublement que la Ministre semble avoir arraché de haute lutte en interministériel, ce qui ne semblait pas la rendre peu fière… Créé en juillet dernier ce fonds vise à inciter les structures à suivre un guide de bonnes pratiques.
Deuxième annonce : afin d’évaluer l’efficience et l’application des réformes, la ministre a décidé de missionner l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) qui rendra un premier rapport d’étape fin 2016. Enfin, concernant la convergence tarifaire des SAAD – arlésienne du secteur s’il en est –, Pascale Boistard a annoncé une mission parlementaire qui aura pour objet de synthétiser les rapports existants et de proposer un modèle de tarification.
Autre temps fort de ces 7èmes Assises : le focus mis sur les défis d’avenir.
L’avenir, c’est d’abord l’intervention de nouveaux acteurs. Et au premier chef le groupe La Poste qui a décidé dès le mois d’octobre de lancer une vaste opération baptisée « Veiller sur mes parents ».
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Maud COLLOMB, directrice développement de l’Union nationale ADMR, Delphine MALLET, directrice des services Silver Economie du groupe la Poste et Luc BROUSSY, directeur de publication du JDD


 
Ce déploiement de plusieurs de milliers de facteurs vers l’aide à domicile ne cesse évidemment d’inquiéter une partie du secteur. Mais… une partie minoritaire. Lors d’un sondage effectué dans la salle des 7èmes Assises auprès des 200 participants, 28% se disaient inquiets, 72% estimait au contraire qu’une collaboration avec la Poste pouvait s’avérer positive.
L’avenir c’est le numérique. Lors d’une autre table-ronde, l’accent a été mis sur la fracture numérique des seniors. Une « fracture » qui existe à l’évidence mais qui s’estompe à vitesse grand V avec le temps.
L’avenir, c’est le pullulement de startups qui tentent d’irriguer le secteur gérontologique de leurs innovations technologiques… ou pas. De la téléassistance à la tablette adaptée en passant par les soins dentaires à domicile, huit startups ont été invitées à « pitcher » pendant 3 minutes tandis que Géria Contract, entreprise connue de mobiliers pour Ehpad, exposait son domicile connecté avec la volonté d’entreprendre désormais le marché du logement hors-Ehpad.
L’avenir enfin, c’est la désintermédiation et la digitalisation des services à domicile. Pascal Terrasse, député PS, auteur d’un rapport sur l’économie collaborative, est intervenu pour évoquer les risques mais aussi les opportunités de ce qu’on appelle improprement « l’uberisation » de l’aide à domicile.
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Pascal TERRASSE, député de l’Ardèche, auteur d’un rapport au Premier Ministre sur l’économie collaborative, Ségolène MOUTERDE, co-fondatrice d’oSmile, service à domicile innovant basé sur la digitalisation et Luc BROUSSY


 
Une intervention que vous retrouverez, comme toutes les autres, dans la prochaine édition du Journal du Domicile à paraître en octobre.
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