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© Patrick Dagonnot

23 juin 2016

Digitalisation et désintermédiation : l’aide à domicile, d’une révolution à l’autre

Le Journal du Domicile et EHPA Presse consacrent, les 19 & 20 septembre prochains, les 7èmes Assises nationales de l’aide à domicile aux défis du numérique, de la digitalisation et de la désintermédiation qui vont révolutionner demain (aujourd'hui ?) les services d’aide à domicile. Si vous voulez réfléchir avec nous, il faut s’inscrire ici et maintenant (Bulletin d'inscription)

Il a fallu gérer la révolution Borloo et le développement des services à la personne post-2005 ; il faut gérer aujourd’hui les réformes consécutives à la loi ASV : CPOM, nouveau régime d’autorisation… Mais tout ça n’est rien par rapport au tsunami numérique qui va tout transformer sur son passage, y compris…l’aide à domicile des personnes âgées !
Aucun texte ne va lancer cette réforme-là. La révolution numérique n’a pas besoin d’un projet de loi ou d’un décret pour remplir nos vies. Et aucune concertation ministérielle dans un couloir du Secrétariat d’Etat aux personnes âgées ne ralentira les bouleversements que le numérique, la digitalisation et la désintermédiation vont provoquer et provoquent déjà dans le monde médico-social et notamment dans le secteur de l’aide à domicile.
On peut se cacher la vérité, faire l’autruche, se révolter contre « Uber » ou tenter d’agiter de beaux principes surgis tout droit du XXème siècle, rien n’y fera : la digitalisation est lancée pour le meilleur et pour le pire.
La digitalisation : le pire et le meilleur ?
Le pire, c’est l’absence de cadre, l’absence de règles, l’absence donc de protection pour les salariés comme pour les usagers. Le meilleur, c’est commander une voiture propre avec un chauffeur agréable et poli qui vous offre une bouteille d’eau. Le meilleur, c’est pouvoir commander un ticket de spectacle, un livre, un repas sans bouger de son canapé. Or, on le voit bien : le « pire » est évitable alors que le « meilleur » ne l’est pas ! Dès qu’un progrès technologique permettra un mieux-être, il deviendra irrésistible. Et cette évolution-là impactera le secteur de l’aide à domicile bien plus vite qu’on ne le pense.
Comment imaginer s’occuper du maintien à domicile des personnes âgées sans utiliser au maximum les possibilités que permet aujourd’hui la domotique ? Comment penser pouvoir lutter contre l’isolement social sans toutes ces NTIC qui revisitent totalement le concept même de lien social ? Comment penser pour demain une politique de prévention sans manier une tablette numérique ?
Vers une « uberisation » des SAAD ?
Mais aussi, disons-le clairement, comment croit-on diminuer demain le coût du service d’aide à domicile tout en l’améliorant sans utiliser les principes de la désintermédiation qui ont fait le succès de Booking.com, d’Airbnb ou de Blablacar ? Déjà, les médecins suppriment un à un leurs secrétariats et optent pour Mondocteur.fr. On prend désormais rendez-vous sur son IPhone et, miracle, il arrive qu’on soit reçu à l’heure dite ! Croit-on sérieusement que nous échapperons longtemps encore au choix par chaque personne âgée de son auxiliaire de vie et de l’heure de son intervention en cliquant sur son smartphone ?
Cette ère de la digitalisation est évidemment inéluctable. La question n’est pas de l’éviter mais d’en optimiser les effets. Comment la digitalisation peut faire baisser les coûts pour un meilleur service ? Tel est un des défis essentiels des prochaines années tant pour les SAAD que pour les pouvoirs publics qui financent ces aides.
Face à ce tsunami, il conviendra aussi de réfléchir à la fracture numérique. Une fracture qui peut être territoriale : nombre de zones blanches existent encore en France qui ne permettent pas d’optimiser l’accès au Wifi. Une fracture qui peut être générationnelle : à l’évidence les plus âgés manient moins bien les outils numériques que la génération Y. Une fracture, enfin, qui peut être culturelle et qui s’assimile dès lors à une fracture des usages. Ce que les spécialistes appellent la fracture numérique de second degré. Et cette fracture-là, largement basée sur les inégalités de savoir et culturelles, vaut aussi bien pour les personnes âgées que pour les personnels.
Nous n’en sommes plus là à débattre à l’infini du bon niveau du tarif horaire comme c’est le cas dans ce secteur depuis 20 ans… Nous en sommes à réfléchir sur les services qui survivront ou non à cette révolution.
Voilà les débats qui se posent et voilà pourquoi nous avons décidé de placer nos prochaines Assises Nationales de l’Aide à Domicile, les 19 et 20 septembre, sous le signe du défi numérique.
Présence de starts-up innovantes, réflexions sur « l’uberisation des services d’aide à domicile », témoignages autour de l’impact de l’adaptation des logements sur le travail des SAAD, regards de sociologues sur la fracture numérique : bref, nous allons nous concentrer sur les nouveaux défis qui se posent à vous.
Si vous pensez que « c’était mieux avant »…
ne venez pas à ces 7èmes Assises !

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