« Envisager la sortie du fioul est presque un passage obligé. »

Alexandra Medioni et Charles Ecomard insistent sur la nécessité de sortir du fioul et les nombreux avantages pour les directeurs d’Ehpad à s’engager dans la voie du gaz.

Pourquoi est-ce si important que les directeurs d’Ehpad envisagent dès aujourd’hui une sortie du fioul pour leur établissement ?

Charles Ecomard : Nous sommes dans un contexte dans lequel la réglementation est annonciatrice de la fin du fioul. Le gouvernement entend supprimer toutes les chaudières au fioul à l’horizon 2028 et plusieurs mesures existent déjà ou seront effectives à très court terme. Depuis 2018 en effet, il n’existe plus d’aides pour installer dans un habitat individuel une chaudière à fioul et dès mi-2022, il ne sera plus possible d’installer ce type de matériel dans un logement individuel neuf. Tout ceci veut dire également que si un établissement souhaite rénover ou remplacer du matériel défectueux aujourd’hui, les chaudières ayant une durée de vie moyenne de 15 ans, il doit étudier la possibilité de changer d’énergie. Dans ces conditions, envisager une sortie du fioul est presque un passage obligé à moyen terme.

Alexandra Médioni :  Le fioul est un énergie très polluante et peu économique. Elle génère énormément d’émissions de CO2 et de particules fines qui ont un impact néfaste sur l’environnement et la santé. Grâce au gaz naturel, il a été évalué que l’on peut diminuer de 60 % son impact carbone et n’émettre aucune particules fines. Cet impact est réduit jusqu’à 80 % en faisant le choix du biométhane, un gaz vert issu de ressources renouvelables et produit en France. Opérer cette transition vers le gaz naturel permet donc aux Ehpad de faire le choix d’une énergie plus respectueuse de l’environnement.

Au-delà du respect de l’environnement, quels sont bénéfices pour les établissements à passer au gaz naturel ou au gaz propane ?

Alexandra Médioni : Les bénéfices sont nombreux. Tout d’abord, il faut rappeler que le fioul est indexé sur le prix du pétrole qui varie régulièrement en fonction du marché mondial. Sortir du fioul permet donc de ne plus être soumis à ce type de variations et d’avoir une vraie vision budgétaire sur les dépenses d’énergie à long terme. Dans la même optique, le gaz naturel est une énergie que l’on peut acheter sur les marchés à l’avance. Il est donc possible, quand le marché du gaz naturel est favorable, de profiter de certaines opportunités en ayant la garantie d’optimiser son budget énergie dans le temps. Dernier élément enfin : la maitrise de sa consommation. Le fait d’être relié au réseau prévient les ruptures d’approvisionnement : avec le gaz naturel, on ne paye que ce l’on consomme avec une facturation qui intervient généralement en fin de mois sur la base de relevés réels du compteur.

Charles Ecomard : Opter pour le gaz propane, c’est faire le choix d’une énergie plus économique, plus performante, et plus respectueuse de l’environnement… Ces 8 dernières années, le cours du gaz propane a été en moyenne 15 % plus compétitif que le cours du fioul brut. Il faut également préciser que le pouvoir calorifique du gaz propane est bien supérieur à celui du fioul, de l’électricité et du bois, cela veut dire que l’on a besoin de moins de produit pour arriver au même résultat. Enfin, l’investissement dans du matériel neuf et donc plus performant, va également participer à l’optimisation de la dépense énergétique. Au global, nous constatons une réduction de 20 à 30 % de montant de la facture énergétique et on peut considérer que l’installation d’une nouvelle chaudière est rentabilisée en moins de quatre ans. Sur le plan environnemental, l’usage du gaz propane permet de réduire son impact carbone et les émissions de particules fines, par rapport au fioul. Et depuis 2020, nous fournissons certains établissements avec du biopropane, un gaz vert issu d’une huile végétale qui émet 70 % de carbone en moins que le fioul. De plus, nous compensons la totalité des émissions carbone produites par le cycle de vie du produit, de la citerne et du transport.