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3 octobre 2017

Aidants, Idec : des relations fragiles mais essentielles

Les aidants apparaissent bien souvent pour les Idec comme de véritables partenaires de soin mais pour que cette relation soit tout à fait efficace, il convient de clarifier le plus en amont possible le rôle de chacun…

Si la récente loi d’adaptation de la société au vieillissement (ASV) est venue apporter un certain nombre de clarifications sur ce sujet (voir entretien page suivante), les relations entre les aidants et les professionnels intervenant en Ehpad n’ont jamais été simples. En effet, les aidants et les familles ont bien souvent une vision déformée de ce qui se passe dans les Ehpad notamment à cause de la mauvaise image des établissements auprès du grand public. « Il existe un vrai décalage entre la réalité des soins et les fantasmes des familles. Un des enjeux est de tenter de compenser celui-ci, entre autres en faisant preuve de pédagogie et de dialogue », constate Sandrine Pierda, Idec dans plusieurs Ehpad en région lyonnaise. Une vision que partage Blandine Delfosse, présidente de la FFIDEC, qui ajoute : « ces derniers, lorsqu’ils ont accompagné pendant longtemps leur proche, peuvent ressentir lors de l’entrée en établissement une grande culpabilité et estimer, du moins au début, être plus légitimes que les soignants. Il s’agit donc de bien déterminer quelle est la place de chacun ».

Cette clarification est d’autant plus essentielle que dans bien des cas les aidants ne tardent pas au fil du séjour du résident, à devenir de véritables partenaires de soin. « L’Ehpad organise en partenariat avec les proches, les rendez-vous extérieurs auprès des spécialistes ou les transferts à l’hôpital, particulièrement pour les résidents atteints de troubles cognitifs. L’aidant doit également favoriser une certaine continuité de prise en soin du résident en transmettant aux équipes ses habitudes de vie. Il est le lien entre le domicile et l’entrée en établissement », explique Blandine Delfosse.

La formation en question

Mais comment atteindre cet objectif de clarification des rôles de chacun ? La plupart des professionnels en conviennent : il semble primordial de déterminer ces relations le plus en amont possible, en tentant d’impliquer les aidants autour de l’accompagnement du résident, notamment lors de la mise en place du plan d’accompagnement personnalisé. Cette étape est essentielle car elle permet de fixer les missions respectives et de mettre en confiance des familles souvent inquiètes au départ. Durant cette étape, la désignation d’une personne de confiance prévue par la loi est certes une avancée mais elle n’est pas suffisante car la qualité des relations avec les aidants dépend en grande partie des postures de chacun. « Tout ceci est aussi une affaire de relations entre individus qu’aucun texte juridique ne pourra jamais régler », affirme ainsi Blandine Delfosse. Dans ce cadre, la formation tient une place centrale : « la formation des professionnelles aux relations avec les aidants mériteraient d’être renforcée, de même que la présence d’un psychologue pour accompagner spécifiquement les aidants, qui n’est toujours pas obligatoire et donc absente dans certains établissements ». Bref, tout un programme.


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