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26 mars 2015

Alimentation en Ehpad :la soupe à la grimace ?

Dans une enquête dévoilée mardi 24 mars, l’UFC-Que Choisir pointe les carences en matière de prévention de la dénutrition des personnes âgées en Ehpad et plaide pour des mesures obligatoires. Qu’il s’agisse de la qualité nutritionnelle ou du rythme des repas servis, il existe visiblement des marges de progrès. Un comble quand on sait qu’une majorité de résidents se dit satisfaite de la nourriture qui lui est servie.

D’après l’UFC-Que Choisir, entre 15% et 38% des résidents en Ehpad souffriraient de dénutrition, soit entre 100 000 et 200 000 personnes en France. L’association de consommateurs a analysé la qualité nutritionnelle des menus servis dans 88 Ehpad et a interrogé des résidents de 43 autres établissements.
Rythmes, équilibre nutritionnel : peut mieux faire
Premier constat : aucun des Ehpad étudiés ne se conforme aux consignes horaires. Pour l’association, l’organisation du travail prime sur le bien-être de la personne âgée et se solde trop souvent par un déjeuner expédié en 45 minutes ou un goûter et un dîner servis de manière trop rapprochée. La période de jeûne nocturne dépasse ainsi la durée maximale recommandée de 12 heures dans 80% des établissements.
En ce qui concerne l’équilibre nutritionnel, là encore, aucun établissement ne respecte l’ensemble des critères. Dans la moitié des Ehpad, les sources de protéines de qualité telles que la viande rouge et le poisson ne sont pas assez proposées. Elles sont trop souvent remplacées par des plats industriels bon marché, qui ne correspondent pas toujours aux habitudes alimentaires des seniors. De même, une part significative d’établissements ne propose pas assez de fruits crus.
En dépit de ces constats, les résidents se disent globalement satisfaits de leur alimentation (80% la jugent bonne et variée) et de la qualité du service (près de 90% des résidents considèrent que le personnel est attentionné).
Des pistes sont toutefois évoquées par l’UFC-Que Choisir pour permettre aux personnes d’apprécier davantage le moment du repas et favoriser ainsi leur bonne nutrition : proposition systématique d’un plat alternatif, amélioration de la prise en compte des attentes des résidents et de la convivialité (par exemple, dans 80% des Ehpad, le placement à table n’est pas libre). Alors que la loi de santé publique est débattue à l’Assemblée nationale, l’association demande également aux députés d’inscrire l’alimentation et le suivi nutritionnel dans les Ehpad parmi les enjeux du projet de loi.


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