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22 mai 2014

EHPAD à domicile : cherchez l’erreur

EHPAD à domicile. De quoi parle-t-on précisément ? Le domicile de la personne âgée est adapté. Le « socle technologique », comme disent les pros, est constitué de dispositifs de détection de chutes et de prévention de la dénutrition, d’un bracelet anti-fugues, d’un outil de suivi à distance de la température… A cela s’ajoute un carnet de liaison qui permet de faire le lien avec les aidants. Le tout est relié à une plate-forme de téléassistance mobilisée pour gérer les situations de faible gravité ou ne nécessitant pas l’intervention urgente du personnel soignant : appel de confort, détection de chute…

Dans les cas plus graves, une chute de tension par exemple, le système prévoit le déplacement d’une infirmière de l’EHPAD partenaire. Le hic, c’est que l’état actuel de la réglementation ne permet pas ces interventions « hors les murs ». Et la taille des équipes soignantes des établissements n’autorise pas ce genre de largesse. Pour le moment, l’intervention de l’EHPAD ne peut donc s’envisager que sur le plan des fonctions supports : restauration collective, blanchisserie, etc. S’agissant des soins, c’est la branche services à la personne des groupes d’EHPAD qui est mise à contribution. En résumé, l’EHPAD à domicile tient donc plutôt de l’aide à domicile ou de la téléassistance, que de la prise en charge médicalisée.

Force est d’admettre que le terme d’EHPAD à domicile est impropre. Néanmoins, tout n’est pas à jeter dans ce modèle. En réalité, l’EHPAD à domicile ne fait qu’anticiper sur les prochaines évolutions législatives et réglementaires. Certes, le nom est accrocheur et un peu mensonger. Il faut donc en changer. Certes, le modèle économique n’est pas encore mûr. Mais celui des résidences-services n’a-t-il pas mis trente ou quarante ans à se stabiliser ? La comparaison n’est pas fortuite, le principal acteur de l’EHPAD à domicile considérant que « l’EHPAD à domicile va se situer commercialement entre l’offre EHPAD traditionnelle et la résidence-service. » La feuille de route est donc claire. Premièrement, changer de nom. Deuxièmement, engager sans plus tarder les discussions avec les pouvoirs publics pour définir des modalités de financements adaptées. La période est propice à la remise en cause du « tout paiement à l’acte » et à la mise en place de mécanismes forfaitaires. Troisièmement, réaliser un maillage territorial très dense en associant largement les groupes d’EHPAD en vue de communiquer nationalement sur cette nouvelle offre. L’objectif ? Apporter une réponse crédible face au développement tous azimuts des résidences-services.


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