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12 septembre 2013

Fin de vie en Ehpad :18 000 hospitalisations de trop

L'Observatoire national de la fin de vie a publié une étude inédite incluant plus de la moitié des Ehpad français sur les conditions de fin de vie des résidents. Elle alerte sur les inégalités dans l'accompagnement et montre la voie vers des solutions « simples et peu coûteuses ».

La fin de vie en Ehpad était jusque-là l’objet de toutes les spéculations, plus douteuses les unes que les autres. Très peu de données fiables existaient sur le sujet. La France était l’un des derniers pays européens à ne pas avoir mené d’enquête sérieuse sur ce thème. Ce tabou est désormais levé. L’ONFV a recueilli des données précises sur 15 276 situations de fin de vie recensées en 2013 dans 3705 Ehpad.

Premier constat, la maison de retraite est un « lieu de fin de vie » pour de nombreuses personnes âgées. Les Ehpad enregistrent en moyenne 20 décès par an, dont 87 % surviennent de manière non-soudaine, après un accompagnement. Dans 75 % des cas, des résidents sont entourés par leurs proches. La loi Leonetti de limitation des traitements est mise en œuvre dans 40 % des cas.

Autre résultat très attendu de l’enquête, 18 000 hospitalisations pourraient être évitées par la présence d’une infirmière de nuit et par la formation des médecins coordonnateurs aux soins palliatifs. Le nombre des hospitalisations en urgence baisse en effet d’un tiers lorsque l’établissement dispose d’une infirmière de nuit.

Dans les Ehpad où le médecin coordonnateur dispose d’un DU de soins palliatifs, 21,9 % des décès ont lieu à l’hôpital, contre 26 % dans le cas contraire. Or, un médecin coordonnateur sur cinq (21 %) n’a aucune formation à l’accompagnement de la fin de vie.

Conclusion préoccupante de l’étude, 25 % des Ehpad n’ont de liens avec aucune équipe de soins palliatifs. D’après l’ONFV, « l’absence d’infirmier(e) la nuit est particulièrement préoccupante, et n’est pas sans conséquences ».

 


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