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14 novembre 2016

Haut Conseil de l’Age : la parité ou l’obligation de s’accoupler

L’obligation de parité entre les membres du Haut Conseil de l’enfance, de la famille et de l’âge (HCEFA) avait été annoncée dans la loi ASV et rappelée dans le décret d’application en date du 25 octobre dernier. Oui mais voilà, garantir la parité des quelques 240 membres – répartis en 3 formations, elles-mêmes subdivisées plusieurs collèges – s’apparente à un problème de maths.

C’est nouveau et c’est salutaire : les comités Théodule que la République crée chaque jour devront désormais être paritaires ! Mais il y a parfois loin de la coupe aux lèvres. Car il ne suffit pas de proclamer la parité pour qu’elle surgisse naturellement.
Ainsi, le récent décret sur le Haut Conseil de l’âge mentionne uniquement que telle ou telle organisation se doit de nommer un représentant. Qui peut évidemment être aussi une représentante. Sauf que le milieu associatif demeure un des secteurs d’activité les plus machos de notre pays. Des hommes qui aiment particulièrement les honneurs et donc les présidences…
Si on laissait faire la « nature », il est donc fort à parier que le Haut Conseil serait composé d’une immense majorité d’hommes désignés démocratiquement par leur organisation elles-mêmes composées de conseils d’administration très masculins… Le Gouvernement a donc décidé d’organiser une forme « d’obligation de parité ».
Quand une organisation doit désigner un nombre pair de membres, la solution est simple : elle devra nommer un homme et une femme. Tel est le cas pour la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav), l’Assemblée des Départements de France (ADF) ou le Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) qui disposent chacun de 2 sièges.
Pour le reste, la solution consistera, pour que les candidatures soient valides, à proposer des « couples homme-femme ». Si des hommes veulent représenter leur fédération au sein du Haut Conseil, ils devront trouver une autre organisation qui a, elle, l’intention de se faire représenter par une femme. Et si à la fin, comme dans un jeu de chaises musicales, des fédérations se retrouvent dans l’incapacité de proposer un binôme, les membres restant à désigner seront choisis par tirage au sort.
C’est la première fois qu’un tel système est mis en place dans le secteur médico-social. Il a le mérite de l’efficacité puisqu’au final le Haut Conseil sera forcément paritaire. Il a aussi le mérite de secouer le cocotier, dans un monde, celui des fédérations et associations médico-sociales, où la parité est encore très en retard. Une anomalie particulièrement choquante quand on sait que 80% des personnes âgées en perte d’autonomie sont des femmes, ainsi que 92% des aides-soignantes et 65% des proches aidants.


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