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14 septembre 2011

Here They (might) Come !

L'Amérique a des visés sur le marché français de l'aide à domicile. Home Instead Senior Care, l'un des plus grosses entreprises mondiales d'aide à domicile, annonce son intention d'ouvrir des franchises en France, pour développer son propre modèle de prise en charge des personnes en perte d'autonomie.  

 

65 000 employés, 888 millions de dollars de chiffre d'affaires, 1 million de clients à travers le monde, répartis dans une quarantaine de pays, du Japon à la Nouvelle Zélande en passant par l'Italie, et 400 millions d'heures de soins effectuées en 2011… Effectivement, Home Instead c'est bien du business à l'américaine. Et pourtant, c'est bien aussi la dimension humaine, inter-personnelle, qui expliquerait la succes story de cette firme, fondée à Omaha, au Nebraska, devenue aujourd'hui un géant mondial. Et c'est encore en jouant sur cet « atout » que Home Instead escompte faire sa percée en France dans le secteur de l'aide à domicile.

Le secret donc, c'est la relation humaine. C'est la principale « révélation » sur le modèle Home Instead, présenté par Yoshino Nakajima et Bob Maguire, responsables respectivement du développement et des franchises d'Home Instead. Tous deux sont venus évangéliser un auditoire lui-même trié sur le volet et invité par le député UMP Philippe Vitel pour la réunion de rentrée du Carrefour des Ainés, organisée dans les bureaux de l'Assemblée nationale.

Plus précisément, l'entreprise américaine compte proposer des prestations sur mesure, personnalisées en fonction des attentes de chaque client. La différence avec un autre service, continuent Yoshino Nakajima et Bob Maguire, c'est que, là où d'autres se contenteraient de prodiguer des soins ou « accomplir une tache », les salariés Home Instead se concentreraient plus, eux, sur la relation et l'écoute de la personne. En gros, ne pas juste « faire le repas et nourrir » la personne âgée, mais manger vraiment avec elle, dans un temps de partage … Les résultats des études menées par l'entreprise aux Etats-Unis seraient formels : cet accompagnement sur mesure améliorerait significativement la santé des personnes aidées et de leur entourage. Cerise sur le gâteau, les dépenses de santé diminuent en conséquence.

Un D-Day pour la dépendance ? Pas si sûr

Le débarquement en France de ces nouvelles méthodes de management et d'accompagnement, présentées comme quasi-miraculeuses, préfigure-t-il alors une sorte de D Day dans la guerre contre la Dépendance ? Pas certains … Quid des difficultés de financement rencontrées déjà à l'heure actuelle pour simplement "faire le boulot", sans parler même de passer du temps à écouter la personne ? Et comment demander une motivation et un engagement total d'un personnel employé à temps partiel (les salariés Home Instead sont employés en moyenne entre 15 et 24 h) ?

Autant de questions auxquelles sont confrontés au quotidien les services d'aide à domicile, et qui viennent quelque peu assombrir ce tableau idéal. Il en faudrait plus pour ébranler la confiance affichée par les deux représentants d'Home Instead. Bien que visiblement encore peu au fait de certaines réalités hexagonales sur l'aide à domicile, ces derniers comptent éviter le parachutage raté en s'appuyant dans un premier temps sur un réseau de quatre ou cinq franchises régionales, qui pourraient ensuite essaimer.

Reste à voir si cette première tête de pont tiendra bon, alors que, depuis des années, la firme américaine, déjà présente chez la plupart de nos voisins européens, hésite à franchir les innombrables barrières de l'irréductible village français.

Wait and see, donc …


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