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14 février 2019

Île-de-France :
focus sur une future vieille

Nous inaugurons 2019 en clôturant notre tour des régions. Pour ce dernier zoom, l’Île-de-France. Peut-être la région la plus excitante en termes de défis à relever. Car si elle est aujourd’hui la plus jeune de France, elle va connaître un fort vieillissement de sa population dans les 20 prochaines années. Avec un taux d’équipement extrêmement faible, des tarifs hébergement très élevés du fait du prix du foncier ou encore des logements à adapter dans les centres-villes, les problématiques sont légions. Vite, il y a du pain sur la planche !


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


À l’heure de réflexions sur la transformation du modèle des établissements, l’Ehpad hors les murs est sur toutes les lèvres. Et c’est en Île-de-France que se trouvent deux porte-étendards de ce dispositif. Géré par la Croix Rouge, l’Ehpad Stéphanie de Sartrouville (78) accompagne une vingtaine de personnes âgées à domicile via un SAAD et un SSIAD. Dans les Hauts-de-Seine, l’Ehpad public autonome Fondation Aulagnier d’Asnières-sur-Seine coordonne lui des services à domicile pour une trentaine de personnes en perte d’autonomie.

LES NOMS QUI COMPTES

L’Ile de France compte quelques gestionnaires importants qui concentrent une grosse part de leur activité sur la région.

Florence POUYOL est la directrice du plus gros CCAS de France, celui de Paris. Le Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris (CASVP) compte plus de 5.000 agents et gère notamment 15 Ehpad publics pour 2450 lits.

Mais le plus gros gestionnaire d’établissements pour personnes âgées en Ile de France est à l’évidence le groupe associatif Arpavie présidé par Michel CHATOT qui gère dans cette région 32 Ehpad et 70 Résidences Autonomie

D’autres associations sont très présentes en Ile de France : ADEF Résidences (17 Ehpad), Isatis (15 Ehpad), l’Association Monsieur Vincent (11 Ehpad). La Fondation Leopold Bellan (6 Ehpad) est surtout connue pour son Ehpad de Magnanville (78) qui compte… 324 lits.

Dominique PERRIOT a remplacé récemment l’historique Richard Tourisseau à la tête du GCSMS « Les Ehpad publics du val de Marne » qui compte désormais plus de 1.000 lits. Jamil ADJALI, lui, dirige le SEGA, le Service public Essonnien du Grand Âge, une création du Conseil Départemental qui en 2012 a souhaité créer de nouveaux Ehpad publics à 60€. Six sont gérés directement et 9 Ehpad publics fonctionnent en partenariat.


 

3 questions à Aurélien Rousseau, Agence régionale de santé Île-de-France

Comment l’ARS Île-de-France décline sa politique régionale en fonction des spécificités départementales ?
L’ARS doit être garante de l’équité d’accès à l’offre de soins pour la population sur l’ensemble de la région. A ce titre, dans le cadre de son Projet Régional de Santé 2018-2022, l’Agence fait de la réduction des inégalités territoriales un de ses objectifs premiers. La population âgée en perte d’autonomie est un public particulièrement vulnérable dont la proximité des dispositifs de prise en soins revêt une dimension très importante. C’est pourquoi, une analyse des besoins a été conduite, anticipant les évolutions démographiques majeures à venir (+ 45% de personnes âgées de 75 ans et plus attendue d’ici 2030 en Ile-de-France). Celle-ci, corrélée à l’offre disponible sur les départements, a permis de prioriser les zones territoriales en matière d’attribution de ressources nouvelles ainsi que de dispositifs à développer.

Quels sont les objectifs prioritaires fixés en direction des EHPAD pour les 2/3 ans à venir ?
La qualité de l’accompagnement en EHPAD reste un défi permanent, d’autant que le profil médical des résidents s’est fortement alourdi ces dernières années. A ce titre, l’ARS accompagne ce mouvement avec la poursuite du renforcement de la médicalisation : 27M€ ont été alloués sur les trois dernières années pour permettre le recrutement de nouveaux professionnels de santé. Par ailleurs, l’Agence soutient financièrement la sécurisation de la prise en soins des résidents, avec le déploiement d’un temps infirmier de nuit dans chaque EHPAD d’ici la fin du PRS, mais aussi la possibilité de rémunérer sur un temps dédié un médecin traitant pour les résidents sans suivi médical.
Les EHPAD sont également invités à se restructurer, lorsque les locaux deviennent inadaptés ou que leur équilibre économique est fragile. Ainsi, l’ARS accompagne les opérateurs qui mènent des projets d’investissement ou de regroupement afin de garantir leur pérennité.

À plus long terme, tout le monde évoque l’EHPAD de demain. Comment se dessine-t-il dans votre région ?
L’EHPAD de demain sera résolument tourné vers l’extérieur. Il doit pouvoir s’adapter aux besoins évolutifs des personnes en proposant une palette de services tant en interne qu’en soutien de la vie à domicile (accueil de jour, accueil de nuit, hébergement temporaire…).
A l’heure où certains professionnels de santé font défaut en proximité immédiate des usagers, il doit également être une plateforme de ressources pour son territoire, tant d’un point de vue des compétences professionnelles dont il dispose que des moyens matériels qu’il peut mutualiser avec d’autres partenaires.


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