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© Patrick Dagonnot - EHPA Presse

27 novembre 2014

Laurence Rossignol souhaite étendre le pouvoir de prescription des médecins co

Invitée aux 12es Assises nationales du médecin coordonnateur, Laurence Rossignol a souligné l’apport de cette profession dans l’amélioration de la qualité de prise en charge des personnes en perte d’autonomie, avant de rappeler son désir d’étudier les conditions dans lesquelles les médecins co pourraient prescrire. Elle a également insisté sur les nouveaux défis que sont la responsabilité juridique et médicale, le management des équipes, la prise en charge de personnes atteintes de troubles psychiatriques, la prévention et l’accompagnement de la fin de vie.

Plus de 300 médecins coordonnateurs étaient réunis aux Salons de l’Aveyron les 25 et 26 novembre pour participer à ces 12es Assises nationales. La première journée a été marquée par l’intervention de la secrétaire d’Etat à la Famille, aux Personnes âgées et à l’Autonomie, Laurence Rossignol.
Une capacité de prescription élargie
Après avoir provoqué quelques remous dans la salle en déclarant que les médecins de ville venaient dans les Ehpad « pour faire une prescription qui lui est suggérée par le médecin coordonnateur parce qu’il connaît la patiente ou le patient », Laurence Rossignol a été applaudie lorsqu’elle s’est clairement positionnée en faveur de l’élargissement du pouvoir de prescription des médecins.
« Ainsi, je veux ici vous rappeler mon désir d’étudier les conditions dans lesquelles les médecins coordinateurs pourraient prescrire, toujours dans la recherche d’une prise en soins toujours plus adéquate et adaptée. Cette seule mesure pourrait lever certains freins à la crise de vocation que rencontre votre profession. »
S’appuyant sur les résultats de l’enquête nationale du Journal du Médecin coordonnateur présentés quelques instants plus tôt, Laurence Rossignol a rappelé que 53% des médecins coordonnateurs étaient favorables à l’attribution d’un tel pouvoir.
Des missions appelées à évoluer
La secrétaire d’Etat s’est ensuite prêtée à un exercice de prospective en esquissant tous les défis auxquels les médecins co vont devoir faire face dans les années qui viennent. Avec en premier lieu les questions posées par l’alourdissement croissant du profil des résidents accueillis en Ehpad et les maladies neurodégénératives, notamment Alzheimer.
Selon Laurence Rossignol, il revient au médecin coordonnateur, avec le médecin traitant lorsque la personne en avait un, d’émettre un avis sur les possibles restrictions à la liberté d’aller et venir. L’information à destination des personnes accueillies en établissement et de leurs familles « sera également au cœur de la mission des médecins coordinateurs ».
Autre sujet d’actualité, Laurence Rossignol a évoqué le nécessaire renforcement des liens Ehpad-hôpital. « Prévenir les hospitalisations évitables, le passage aux urgences, gérer en bonne intelligence et partenariat la sortie de l’hôpital nécessite un travail intense pour tisser des liens et une relation de confiance. » De plus, le médecin co sera appelé à devenir « le référent et l’interlocuteur de ses confrères à l’hôpital » en matière de télémédecine.
Changements annoncés dans le paysage législatif et réglementaire
La secrétaire d’Etat a noté que « la loi de 2005 [sur la fin de vie, ndlr], même si elle a marqué une avancée significatives, a laissé les professionnels de santé dans des impasses ». Un constat qui contraste avec celui de l’enquête nationale où l’on apprend que 53% des médecins ne ressentent pas le besoin d’une nouvelle loi sur ce thème après la loi Leonetti.
Enfin, une révision des ordonnances Pathos devrait permettre de revoir le dispositif de cotation pour tenir compte de l’évolution du profil des résidents et de l’adaptation des pratiques soignantes, notamment pout tout ce qui concerne la prévention et les prises en charges non-médicamenteuses.
Dont acte. Rendez-vous aux 13es Assises pour faire le bilan de ces orientations !


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