Les Assises Nationales des Ehpad : l’édition 2022 comme si vous y étiez…

En quelques années, les Assises nationales des Ehpad organisées par votre Mensuel préféré sont devenues, de l’aveu de tous, l’évènement-phare du secteur. Chaque année en septembre, à la Maison de la Chimie, plus de 500 professionnels se réunissent autour de divers formats : ateliers, plénières, discours, master class etc… Récit de ce que vous y trouverez les 13 et 14 septembre.

Il est 9h00 ce mardi 13 septembre. La rentrée est déjà derrière moi. Les enfants sont à l’école et l’Ehpad en a fini avec la toujours difficile période estivale. J’ai décidé de prendre deux jours pour me ressourcer. Pas au bord d’un lac silencieux, non… Mais en plein cœur de Paris, à la Maison de la Chimie, situé à deux encablures de l’Assemblée Nationale. Le concept ? Ecouter, réfléchir, échanger, se former et mieux comprendre les grands enjeux de la profession au début d’un nouveau quinquennat.

Sauf que, immédiatement un premier problème surgit. Que choisir entre un atelier sur le centre de ressources territorial, le nom désincarné donné à l’Ehpad plateforme, un autre sur l’implantation d’un tiers lieu dans mon Ehpad (la CNSA a récemment lancé un appel à projet sur ce sujet auquel plus de 350 Ehpad ont répondu) ou un dernier sur la co-construction avec les équipes d’un projet de transformation.

Je sors de mon premier atelier, à peine le temps de traverser un couloir et hop me voilà à devoir là encore choisir entre trois masterclass : l’une sur les soft skills, l’autre sur le nouveau codage Aggir-Pathos ou la dernière sur le dialogue de gestion en Ehpad, de quoi évoquer CPOM, EPRD et ERRD…

Un petit café-croissant et nous voilà dans le grand Amphi, cette fois en plénière. Là, Luc Broussy, le fondateur du Mensuel des Maisons de Retraite (qu’est-ce que j’adore ce journal…) a pris le prétexte des 25 ans d’existence du magazine pour retracer les grandes dates qui ont jalonné l’histoire des Ehpad depuis la fin des années 90. Je vais apprendre (ou me remémorer) plein de trucs.

Après le déjeuner et un tour sur les 40 stands présents, l’après-midi commence avec le témoignage du sénateur Bonne qui a présidé, suite à l’affaire Orpéa, la commission d’enquête sénatoriale sur les contrôles des Ehpad. De la campagne de contrôles des 7500 Ehpad, on va justement parler avec le directeur général d’un groupe associatif, Pierre-Yves Guiavarch et le président des médecins inspecteurs de santé publique. Puis des directeurs d’Ehpad montent aussi à la tribune pour expliquer s’ils ont (ou pas) le blues. Danny Forster, 26 ans, (Eure-et-Loir) déjà croisé dans les médias et sur les réseaux sociaux, Léa Jacquet, infirmière devenue directrice d’un Ehpad mutualiste en Haute-Loire, Chaïnèse Radjati, une directrice de 30 ans d’un Ehpad privé de Vincennes et Alice Jaffré, une HEC-EHESP de 35 ans, déléguée régionale de la FHF Ile-de-France constituent un panel de jeunes professionnels qui donnent envie.

Elle, je l’adore. Elle m’accompagne depuis des années à la télé ou à la radio. Laure Adler est ici pour parler du livre qu’elle a sorti l’an dernier où cette post-soixantehuitarde évoque… la vieillesse. Il est un des grands spécialistes de la communication de crise en France : le vice-président de Havas, Stéphane Fouks, nous explique comment il a vécu la crise sanitaire et la crise médiatique autour des Fossoyeurs. Tandis que Bétrice Jérôme explique comment elle traite la question du grand âge depuis 4 ans dans un journal pas comme les autres : Le Monde.

Julien Samson a la particularité de gérer des Ehpad en Italie, en Espagne, en Allemagne. Y a t-il là-bas aussi un « Ehpad bashing » ? Quant à la grande reporter Florence Aubenas et au cadre de santé, Laurent Garcia, largement à l’origine du livre de Victor Castanet, que veulent-ils faire au juste avec l’Observatoire du Grand Âge qu’ils viennent de créer ?

L’après-midi fut dense. Mais ce n’est pas fini : pour conclure, celui qui fut commissaire européen, ministre de l’Economie et qui préside désormais la Cour des Comptes viendra conclure la journée en expliquant ce que la Cour a conclu dans le rapport qu’elle a consacré aux Ehpad cette année.

Boulot, resto, dodo. On retourne à l’hôtel. On écume les mails de la journée. On appelle la famille. Et c’est reparti pour une seconde journée canon !

Là les organisateurs abusent. Comment choisir – et pourquoi choisir – de bon matin entre un atelier sur le référentiel de la HAS, un autre sur le tableau de bord de l’ANAP et un dernier sur la façon de gérer une inspection ? J’aurais dû venir avec un adjoint ou mon MedCo : on se serait réparti les ateliers… Retour en plénière : là, on enchaîne sous la forme de débats-flashs sur 5 thèmes : la psychiatrie en Ehpad, l’entreprise « à mission », les Ehpad publics hospitaliers, les outils Aggir-Pathos (on se demandera s’il faut les jeter aux orties…), l’habilitation à l’aide sociale.

Et là enfin, après le déjeuner, le feu d’artifice ! Tous les intervenants qui comptent sont là pour aborder les grands débats politiques du moment : le président de la CNSA, la directrice générale de la Cohésion Sociale, le Monsieur « grand âge » de l’Assemblée des Départements de France mais aussi tous les représentants des fédérations partenaires des Assises. On trouve là les responsables de la FHF, de la Fehap, du Synerpa, de la Fnadepa, de la Fnaqpa et de l’Union Nationale des CCAS.

On chuchote même que le nouveau ministre, le gars qui vient de la Croix-Rouge Française, devrait intervenir en clôture. En même temps, c’est vrai qu’aucun ministre en charge des personnes âgées n’a raté les Assises depuis 2016. Rossignol, Boistard, Touraine, Buzyn, Bourguignon, Véran : tous sont venus délivrer ici leur message de rentrée.

Bon, allez, il est temps de rentrer. Mais c’est tant d’informations apprises, tant de conseils attrapés ici ou là, tant de cartes de visites échangées, tant de nouveaux produits découverts sur les nombreux stands qu’on a hâte de revenir. « Eh le Mensuel, tu mets trop d’étoiles dans mes yeux ! »

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