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7 février 2013

Maisons de retraite : les conditions de l’accessibilité

Associer répartition territoriale, distance géographique et tarif hébergement, c’est la bonne idée de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), dans son étude sur l’accessibilité des maisons de retraite.

Combien de kilomètres à faire pour accéder à un Ehpad ? Combien de kilomètres pour accéder… financièrement, à un Ehpad ? Ce sont les questions auxquelles répond la Drees, dans son 36e numéro sur la thématique de la « solidarité et la santé », publié le 30 janvier, intitulé « Accessibilité de l’offre en Ehpa : enjeux territoriaux ». 

La Drees examine la distance en kilomètres à parcourir entre le domicile des personnes âgées et l’implantation géographique des établissements qui leur sont dédiés. Au niveau national, toutes catégories d’établissements confondues, la personne vivant dans la commune la plus éloignée d’une maison de retraite devra parcourir 41 km pour rejoindre la maison de retraite le plus proche. Pour accéder à un Ehpad rattaché à un hôpital ou à un USLD, cela peut monter jusqu’à presque 100 km, et 82 km au plus, pour un logement foyer. Cela dit, 75 % des personnes âgées disposent d’un Ehpad (non rattaché à un hôpital) à moins de 5 km de leur domicile. Reste une grande disparité entre les départements. Ainsi, si en Île-de-France, en Basse et Haute-Normandie comme en Picardie, les habitants font au maximum 11 km pour rejoindre l’établissement le plus proche de chez eux, en Ariège ou dans l’Aude, la distance à parcourir est triplée. Une inégalité d’accès liée à la géographie, à la densité et la répartition de la population : les départements urbains sont, de fait, plus accessibles que les ruraux. Toutefois, précise la Drees, « la géographie de l’accessibilité varie fortement en fonction du type d’établissement. Logements foyers plutôt accessibles dans l’Ouest, Ehpad rattachés à un hôpital dans l’Est, USLD dans les régions les plus urbaines ».

Mais même lorsqu’il y a suffisamment de places disponibles sur un territoire, même lorsque l’établissement est proche géographiquement, l’offre en maisons de retraite peut être obstruée par un autre frein : le tarif hébergement, « notamment en Île-de-France et sur le pourtour méditerranéen ». Deux raisons invoquées par la Drees : les tarifs plus élevés des Ehpad commerciaux, qui trustent une grande partie du parc du littoral et des grandes villes. Mais aussi les tarifs de l’Île-de-France, tous secteurs d’établissements confondus, qui sont parfois « supérieurs à 55 euros, c’est à dire plus élevés que ceux proposés pour des places non habilitées à l’aide sociale par de nombreux départements métropolitains ». Si, au niveau national, les critères financiers « ne transforment pas les indicateurs d’accessibilité », dans 12 départements en tous cas, comme le Nord et la Charente Maritime, « la distance à parcourir pour rejoindre l’Ehpad le plus proche augmente d’au moins 5 km pour la personne âgée la plus éloignée des établissements publics ou privés à but non lucratif exclusivement ».

Pour lire l’étude dans son intégralité, c’est ici


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