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4 juillet 2013

Michèle Delaunay : la tentation de Bordeaux

Tant qu’il n’est pas question d’argent, la parole des ministres est libre. Michèle Delaunay a bien compris cette règle, annonçant dans une interview à Sud Ouest publiée samedi son souhait de retrouver son siège de députée de la Gironde une fois son projet de loi sur l’autonomie adopté au Parlement, si possible avant les élections municipales.

Ce n’est pas un avis de vacance officiel, mais presque : la ministre déléguée en charge des Personnes âgées et de l’Autonomie évoque publiquement sa volonté de quitter son poste l’année prochaine. Michèle Delaunay, peu coutumière des déclarations retentissantes, a réservé la primeur de son annonce au quotidien régional Sud Ouest : « Cinq ans au ministère me paraîtraient longs ».

Mais avant de retrouver son siège de députée – acquis en 2007 aux dépens de l’actuel maire de Bordeaux, Alain Juppé – l’encore ministre maintient son intention de mener à bien la « réforme de la dépendance » promise par François Hollande pendant sa campagne présidentielle. La loi sur l’autonomie « doit être prête avant la fin de l’année et le sera », mais « la porter ensuite pour qu’elle passe au Parlement assez vite est un combat de chaque matin ».

Il faudra se lever tôt pour que le texte soit « engagé avant les municipales » de mars 2014, comme elle le défend. La fenêtre de tir sera en effet réduite par la suspension des travaux parlementaires dès le mois de février et plusieurs ministres se disputeront les quelques semaines de décembre et janvier qui suivront le marathon budgétaire.

Côté cour, les grandes manœuvres ont débuté, en témoigne cet entretien à Bercy le 17 juin avec son collègue du Budget, Bernard Cazeneuve, qui précède les premiers arbitrages, puis une concertation officielle à la rentrée. Côté jardin, Michèle Delaunay laisse entendre que sa loi « éloquente » ne sera pas sans influence sur le scrutin local.

La ministre se voit en « acteur fort de la campagne » de son camarade Vincent Feltesse, député et président de la communauté urbaine de Bordeaux, devant qui elle s’est effacée – « la décision finale sur la tête de liste remonte à cet hiver » – pour mieux « jouer sur la durée ». Mais pas à son ministère…


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