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12 février 2015

Mieux développer les soins palliatifs en Ehpad

Dans son rapport annuel 2015, la Cour des comptes consacre un chapitre à l’insuffisant développement des soins palliatifs en France. Le système demeure encore trop hospitalo-centré et l’offre est globalement faible sur les lieux de vie des patients, Ehpad compris.

C’est cette semaine que la Cour des comptes a publié son traditionnel rapport annuel. Dans le prolongement des travaux qu’elle a déjà menés sur le deuxième plan cancer et le plan Alzheimer, la Cour s’intéresse maintenant aux soins palliatifs.

Peu d’avancées depuis 2007

La dernière fois que les magistrats de la rue Cambon se sont penchés sur la question des soins palliatifs, c’était en 2007. A l’époque, la Cour constatait déjà « le retard et la lenteur avec lesquels ce type de soins s’était développé en France à partir surtout du milieu des années 1980 ».
Depuis, il y a eu le programme de développement des soins palliatifs 2008-2012. Mais ce développement s’est prioritairement centré sur l’hôpital, avec l’essentiel de l’offre porté par le secteur public (60% des lits en unités spécialisées et des lits identifiés en soins palliatifs).
Ce développement demeure malgré tout balbutiant, en butte à des modalités de financement inégalement adaptées. Résultat, on constate encore de fortes inégalités territoriales ; le taux d’équipement pour 100 000 habitants varie de zéro en Guyane à 5,45 lits dans le Nord-Pas-de-Calais.

Sorti de l’hôpital, tout reste à construire

Si les établissements de santé ont renforcé leur offre de soins palliatifs, « les progrès apparaissent beaucoup plus limités pour les prises en charge sur les lieux de vie des patients ». Des lieux de vie qui recouvrent non seulement le domicile stricto sensu, mais également les Ehpad et les établissements accueillant des personnes handicapées.
« L’accompagnement des patients requérant des soins palliatifs au sein des établissements pour personnes âgées dépendantes se heurte à la faible médicalisation de nombre d’entre eux. », estiment les magistrats. De plus, le développement des interventions des équipes mobiles de soins palliatifs comme prévu par le programme 2008-2012 est inégal selon les régions et les établissements, mais s’avère « globalement faible ». Enfin, l’intervention des structures d’HAD en Ehpad demeure marginale même si elles ont été multipliées par quatre depuis 2008.
Seul point positif, l’expérimentation conduite en 2010 par la CNSA d’un recours possible à du temps infirmier la nuit a porté ses fruits et devrait être généralisée « sous une forme qui ne soit pas nécessairement une présence sur place (astreinte, accord avec un réseau) ». Pour conclure, la Cour des comptes réitère l’une de ses recommandations de 2007 et appelle à « donner la priorité à la diffusion des prises en charges palliatives à domicile et dans les Ehpad ».


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