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25 mai 2012

Qualité : tous contre la politique du chiffre

Encourager la qualité dans les établissements en jouant sur l'outil de tarification. Oui, mais sur quels critères ? C'est la question posée par les professionnels à Hôpital Expo, hier 23 mai. Un consensus : prendre des critères de résultat pour comparer les établissements est une fausse bonne idée.

 

Les oreilles de certains fonctionnaires de la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) ont dû siffler. Car la conférence sur la nouvelle tarification des Ehpad, organisée le mercredi 23 mai à Paris, dans le cadre d 'Hôpital Expo, a rapidement tourné autour du projet de tarification modulable, prévue par l'article 67 de la loi de Sécurité sociale pour 2012. Et plus précisément, c'est autour du rejet unanime des critères proposés jusqu'ici dans le cadre des discussions avec la DGCS, que les professionnels, privés comme public, se sont retrouvés.

 «On ne peut pas fonder une nouvelle tarification sur des indicateurs de qualité qui s'appliqueraient de manière automatique, sans tenir compte des spécificités des établissements », s'insurge Murielle Jamot, responsable du pôle médico-social au sein de la FHF. Hochements de tête appuyés à ses coté de la part de Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Synerpa, et Adeline Leberche, en charge du médico-social à la Fehap. Secrétaire général de la Ffamco-Ehpad (la fédération d'associations de médecins coordonnateur), le Dr Xavier Gervais abonde dans le même sens, en donnant pour exemple l'indicateur du taux d'hospitalisation. Ne tenir compte que de ce chiffre pour juger d'une « qualité » de prise en charge, sans le recontextualiser dans le cadre spécifique d'un Ehpad serait absurde.

Bref, comme le résume Didier Sapy, directeur général de la Fnaqpa, le problème de l'article 67, c'est bien de vouloir promouvoir une politique de qualité sans même avoir défini au préalable les critères de cette qualité. Et la bataille pour la définition de ces critères est loin d'être terminée. Une prochaine réunion est prévue à la DGCS le mois prochain. Et Murielle Jamot prévient : « Nous allons venir avec nos propres propositions d'indicateurs, qui sont des indicateurs de moyens, sur le ratio de personnel disponible lors des repas par exemple. Ce sont des critères qui ne permettront pas de comparer de manière inéquitable les établissements.»

Légende photo : Murielle Jamot – copyright : Patrick Dagonnot, EHPA Presse.


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