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7 avril 2022

Quelques lignes dans un programme

A cinq semaines du premier tour des élections présidentielles, les attentions sont nécessairement focalisées sur cette échéance électorale incontournable. Toute perturbée qu’elle soit par la guerre en Ukraine, qui nous rappelle chaque jour la chance que nous avons de vivre dans un pays libre, démocratique et capable d’assurer sa propre défense, la campagne des présidentielles reste l’occasion immanquable de mettre les grands enjeux sur le devant de la scène.

A cinq semaines du premier tour des élections présidentielles, les attentions sont nécessairement focalisées sur cette échéance électorale incontournable. Toute perturbée qu’elle soit par la guerre en Ukraine, qui nous rappelle chaque jour la chance que nous avons de vivre dans un pays libre, démocratique et capable d’assurer sa propre défense, la campagne des présidentielles reste l’occasion immanquable de mettre les grands enjeux sur le devant de la scène.

Les acteurs du grand âge s’y évertuent d’ailleurs. De la pétition « S’engager pour une société de tous les âges » lancée par 12 fédérations professionnelles sur le site change.org au « Collectif des professionnels de l’aide et du soin à domicile pour des mesures concrètes », les initiatives foisonnent. Elles sont les bienvenues et s’articulent, au fond, autour de deux idées fortes.

Premièrement, il est indispensable de passer à un autre niveau de prise de conscience sociétale de l’ampleur des besoins liés au grand âge et de l’investissement collectif à y consacrer. Notre société ne peut décemment pas se réveiller indignée tous les quatre matins au gré des scandales Orpea, ou liés à d’autres Ehpad maltraitants, sans se poser deux questions fondamentales : comment en est-on arrivé là et comment en sortir ?

Deuxièmement, il n’y aura pas de réponse globale aux défis du grand âge sans virage domiciliaire. Oui, nous avons et aurons besoin d’Ehpad : mieux dotés, mieux contrôlés, avec des pratiques renouvelées, probablement avec des profits limités et redistribués vers les salaires et les prises en charge. Mais nous avons surtout besoin de définir un modèle performant et viable d’aide et de soins à domicile. Plus global et moins morcelé, plus universel et moins segmenté, plus lisible et moins flou, mieux financé et mieux régulé.

De ce point de vue, les avancées de 2021 ont été significatives, il faut une nouvelle fois le souligner, mais elles nous ont quelque part laissés au milieu du gué. Amorcer des services autonomies, pas bien définis et dont l’entrée en vigueur est prévue en 2025, n’est pas une réponse satisfaisante aux enjeux de la période. L’accélération du vieillissement est telle qu’il est urgent, non pas d’attendre, mais d’agir.

Faciliter le déploiement de services d’aide et de soins à domicile, capables de répondre à la fois aux besoins d’aujourd’hui et aux aspirations de demain de vieillir chez soi n’est en réalité, pas si compliqué. Il suffit d’activer l’ensemble des leviers de financement via la nouvelle branche autonomie, qui devra être mieux dotée, de développer les autorisations globales aide et soin, et d’accompagner la professionnalisation. En somme, juste quelques lignes dans un programme présidentiel. Bonne lecture et bon vote !

Patrick Haddad
Rédacteur du Journal du Domicile


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