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© Patrick Dagonnot - EHPA presse

2 octobre 2014

Salle comble aux 5es Assises du domicile

Les 25 et 26 septembre à Paris se déroulaient les 5es Assises nationales de l’aide à domicile. L’occasion pour tous les acteurs du secteur de venir écouter les orientations du ministère, d’échanger sur les axes de réforme et de réfléchir collectivement sur des notions aussi importantes que le rapport à l’aidant ou à la vieillesse.

Jeudi 25 septembre. Salons de l’Aveyron, dans le 12e arrondissement de Paris. Près de 250 personnes se pressent pour venir écouter le discours de Laurence Rossignol. Un discours très attendu puisque cette dernière avait annoncé en juin son intention de décliner son plan d’action en faveur du domicile lors des 5èmes Assises.
Si les annonces sur le plan budgétaire sont limitées, PLFSS 2015 oblige, la secrétaire d’Etat chargée de la Famille, des Personnes âgées et de l’Autonomie avait un mot d’ordre : la coordination.

« Eviter les défilés d’intervenants »

Laurence Rossignol souhaite tout mettre en œuvre pour « éviter les défilés d’intervenants » à domicile. Cela passe par le décloisonnement du système et une meilleure organisation, à laquelle les Spasad « nouvelle génération » doivent contribuer. On dénombre actuellement 83 services polyvalents d’aide et de soins à domicile (Spasad) sur tout le territoire. Le ministère entend bien accélérer les expérimentations qui sont actuellement menées et mutualiser les 2300 SSIAD et les SAAD d’ici cinq ans.
La secrétaire d’Etat a en revanche suscité l’incompréhension en prenant position sur le sujet de la formation : « Il ne faut pas confondre professionnalisation et exigences de diplômes. » Comprenez : l’importance attachée aux diplômes, notamment le DEAVS (diplôme d’Etat auxiliaire de vie sociale), ne doit pas se transformer en barrière à l’entrée sur le marché de l’emploi de l’aide à domicile. En particulier pour les nombreuses femmes souhaitant reprendre une activité professionnelle après avoir interrompu leur carrière pour s’occuper de leurs enfants et qui n’auraient pas pu suivre un cursus complet.
A la suite de cette déclaration, les quatre fédérations associatives – Una, ADMR, Adessadomicile et Fnaafp-CSF – se sont fendues d’un communiqué intitulé « Comment scier une branche professionnelle », provoquant une mise au point par le cabinet de Laurence Rossignol dès le lendemain.

La formation au cœur des préoccupations

Ces vives réactions témoignent en tout cas d’une chose. Il existe parmi les acteurs de l’aide à domicile un fort besoin de formation et de professionnalisation, passage obligé pour consolider le secteur.
Nathalie Cuvillier, sous-directrice de l’autonomie des personnes handicapées et des personnes âgées à la DGCS, est venue rappeler que « l’EDEC [Engagement pour le Développement de l’Emploi et des Compétences « Autonomie », ndlr] constitue un engagement sans précédent avec la signature de conventions financières. »
La formation est également une préoccupation partagée par le privé. Le Synerpa, représenté par son président Jean-Alain Margarit, et la Fedesap ont signé en juin dernier une convention dont l’un des objectifs prioritaires est de créer « une filière professionnelle de l’aide et de l’accompagnement de la personne âgée à domicile ou en établissement ».
Et Guillaume Richard, vice-président de la Fesp et président fondateur d’O2, de résumer : « Si n’importe qui peut faire le métier, on nie totalement la professionnalisation, on nie le fait qu’il faut des compétences, on nie le fait qu’il ne faut pas seulement du savoir-être mais aussi des savoir-faire. »
Les quelque 250 participants, issus pêle-mêle de conseils généraux, d’établissements ou de services, ont ensuite pu élargir la réflexion à d’autres champs, avec notamment l’intervention des deux sociologues Loïc Trabut et Serge Guérin, ainsi que celle du philosophe Pierre-Henri Tavoillot. Au total, une dizaine d’interventions et de tables-rondes se sont succédées. Le succès des Assises nationales de l’aide à domicile ne se dément pas !


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